vendredi 25 mars 2016

Mes Pénélopes / Rencontre avec Carol Vanni


Bonjour,

Eh bien je dois dire que je suis heureux, et même particulièrement heureux, d'accueillir Carol Vanni à la librairie. Et voici pourquoi : cette histoire remonte à plus de vingt ans... à l'époque, le libraire n'était pas encore libraire, et c'est dans le monde de la bande-dessinée que j'ai eu la chance de croiser le chemin de Carol, en compagnie d'Edmond Baudoin. Tous deux proposaient des performances danse/peinture, ils apparaissaient dans des livres communs. Et moi, j'étais touché par leurs belles présences...

Récemment, en suivant l'actualité toujours passionnante des éditions Esperluette, je «tombe» sur un livre de Carol... je les contacte. Carol m'appelle. Et nous convenons assez vite qu'il serait beau de se retrouver autour de son livre. Carol est danseuse et ses Pénélopes font entendre des voix qui me semblent bien proches du théâtre, et de la poésie. C'est bien.

De fait, le projet Mes Pénélopes a tout d'abord été un spectacle imaginé par Carol Vanni et Alain Fourneau monté au théâtre des Bernardines...

« Ce projet, au départ, nous l’avons conçu à deux, dans la nécessité d’aller toujours plus loin dans notre démarche entre le dire et le danser. Un duo.
S’est assez vite manifesté le désir d’entendre d’autres voix que les nôtres pour rendre compte de la multiplicité des attentes de possibles Pénélopes (...) »

Alain Fourneau

« Écrire Mes Pénélopes ça a été pour moi entrer dans l’attente, le secret de chaque attente. S’installer dans un coin, le dos calé, ne pas bouger, écouter, laisser passer le temps et attendre. Comment glisser d’une attente transitive, attendre un amour, l’ouverture de la poste, l’apparition des hirondelles, à une attente par instant intransitive, un présent de vivre. Mes Pénélopes, un prisme, une parole démultipliée, des portraits d’attente. Épier l’étirement infini de ce temps au cœur de la vie animale, humaine, végétale. Accueillir certaines attentes improbables comme celles des objets, se prêter, à l’inattendu. Percevoir la patience du monde... »

Carol Vanni

J'ajouterai que le livre, porté par la rencontre qui se fait entre ces monologues et les peintures de Véronique Decoster, est encore une fois une belle réussite des éditions Esperluette qui font partie des quelques éditeurs à défricher encore les possibles du texte-image...


Lecture de Carol Vanni ponctuée d'enregistrements d'autres voix...

Vendredi 1er avril – NON c'est vrai ! – à 19 heures.

Merci,

et n'oubliez pas : ce sont nos dernières forces.

Le libraire.




 "Je m’appelle Pénélope. J’ai 8 ans. Je compte les arbres
le long de la route en voiture. C’est papa qui conduit.
Je les compte comme si je les coupais. Une scie dans les
yeux. Une scie silencieuse. La route est longue même en
regardant par la fenêtre. Je ne pose pas la question des
enfants en voiture, j’attends. J’abats les arbres."

mardi 8 mars 2016

Bruissonnantes / éditions 2016



Cette année encore, n'en déplaise à l'économe-maquereau et à sa suite carnivore, se tiendra le plus grand festival de poésie contemporaine du monde, j'ai nommé les Bruissonnantes.

Cette année encore, il y aura du bruit de bouche, de la balle de mots, du bal, du balbu, des balbutiements, d'la bourrasque, du blonk, des lignes de blings, bref, on entendra ce que l'on a jamais entendu, on verra ce que l'on a jamais cru comprendre. Ajouterais-je que cette année, la programmation est particulièrement éblouissante ? Que cette année, la restauration sera proposée par le Bol Rouge ? Le dirais-je ? Non. Je ne dirai rien. Et surtout pas sur face-bouche. Je me tairai. Voilà. C'est dit. Je me tais. J'écoute déjà.