What
is the word… Comment dire… Beckett et la langue maternelle
Solitude,
un gallicisme
Tu
dis toujours solitude,
qui
est une attitude
philosophique
et poétique,
quand
tu veux dire esseulement.
C’est
toutes ces années en France.
Qu’il
soit lui-même bilingue ou pas, le critique beckettien se trouve
confronté au phénomène du bilinguisme de l’auteur irlandais, qui
a travaillé dans le sillon creusé par son aîné multilingue,
l’exilé James Joyce. Si l’on fait appel à une analyse
psycho-linguistique simpliste mais juste, Samuel Beckett paraît
renier sa langue maternelle dans le but de se détacher de sa mère,
personnage moralement et spirituellement étriqué, pudibond et
tyrannique à l’image de l’Irlande d’entre-guère. Beckett se
refuse au cours de nombreuses années un recours à la langue dont il
a la maîtrise naturelle pour pratiquer une langue (en l’occurrence
le français) devenue sa maîtresse. Il est possédé par ces deux
langues plus qu’il ne les possède. Ainsi son français, autant
dans les œuvres écrites initialement dans cette langue que dans les
‘versions’ françaises d’œuvres rédigées d’abord en
anglais, se présente parsemé d’anglicismes ; et quand
Beckett revient à la langue anglaise, celle-ci se trouve criblée de
gallicismes. Beckett revisite sa langue maternelle essentiellement à
partir de Happy
Days (Oh,
les beaux jours)
en 1961. A partir de là, la figure de la femme est réintégrée
dans son œuvre. Peu à peu suit une série de textes brefs et de
courtes pièces, qui explore la figure maternelle dans ses diverses
manifestations : par exemple, les rapports Mère/Fille dans
Footfalls
(Pas)
en 1975 et le rythme de la matrice dans Rockaby
(Berceuse)
en 1980.
Pour
le coup
Un
certain temps
temps
incertain,
en
France, s’entend,
s’exprime
pas mal
non
pas Dublin
où
autiste materné
devint
artiste aliéné
A.S.,
janvier 2013
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